Je me souviens d'une conversation à laquelle je participais et où on se posait la question de l'utilité des conseils de quartier. Et bien je crois que preuve est faite qu'un conseil de quartier (bien qu'un peu détourné), peut faire passer un message clair. Petit historique.
Tout commence lors d'une réunion à la mairie du 4e, où, en présence des maires du 3e et 4e, on nous affiche les résultats d'une étude de "sociologues-urbanistes" dont une des grandes idées est la ré-ouverture de la rue Rambuteau à la circulation, sur l'esplanade Beaubourg. Dans le même temps, j'anime la commission des conseils de quartier sur la rue Rambuteau; et prit d'une vive émotion j'ai donc décidé à la dernière minute de détourner ce groupe de travail pour faire passer un message clair au Maire du 3e, Pierre Aidenbaum : les habitants/commerçants ne veulent pas de la dé-piétonnisation de cette partie de rue ! et ils l'ont bien fait comprendre.
J'ai ainsi distribué 1000 tracts Mardi 16 juin invitant à cette réunion dans les boîtes aux lettres, et beaucoup de commerçants l'ont affiché sur leur comptoir. C'est pas moins de 120 personnes qui se sont déplacées pour exprimer leur colère face à la seule idée que cette "dé-piétonnisation" puisse être étudiée. La députée (verte), Martine Billard, s'est même déplacée pour interpeler son suppléant, M. Aidenbaum et lui demander de retirer ce projet. Tout cela en simplement 2 jours ...
C'est sous la huée des participants qu'a commencé cette réunion. En effet, M. Aidenbaum a trouvé très judicieux de m'attaquer sur mes orientations politiques. Cela n'a pas du tout plu aux personnes présentes qui sont venues pour parler de la rue Rambuteau et non pour polémiquer. Je comprends cette attaque, mais je trouve sincèrement que ce n'est pas une des meilleures façons de défendre ses administrés. On est là pour discuter d'un problème local, la politique nationale doit donc être mise de côté. Sentant que cet angle d'attaque n'était pas le bon, M. Aidenbaum est très vite rentré dans le vif du sujet et a déployé tous ses talents de rhéteur, et j'admire sincèrement l'artiste. On peut le critiquer sur sa "langue de bois", et beaucoup sont venus me voir à la fin en me disant que M. Aidenbaum était "langue de bois", mais je dois admettre que j'ai été très impressionné par la façon dont il a eu de ne pas dire clairement qu'il abandonnait le projet; tout en faisant comprendre que finalement ce n'était pas une si bonne idée. Il a voulu expliqué que rien n'était acté, et qu'une concertation va être lancée sous une forme ou une autre, et qui permettra à chacun de s'exprimer.
Je suis tout de même intervenu, ou plutôt j'ai arraché la parole, pour d'une part présenter mes excuses pour avoir détourné cette réunion; mais comme je l'ai expliqué c'était pour "la bonne cause" et non pour faire une "manipulation politique" comme M. Aidenbaum m'a accusé d'une façon inadmissible Mercredi soir devant tout le monde, sans même me laisser lui répondre.
Et d'autre part, expliquer ma démarche, qui finalement a reçu l'aval de toute la population. La démocratie participative a aussi le droit de ne pas être d'accord avec les idées de M. Aidenbaum.
J'ai également ajouté qu'il était fondamental, si on réhabilite la rue de la rendre plus accessible aux personnes en situation de handicap. Il est inadmissible que notre arrondissement, qui est pilote en de nombreux domaines, soit si en retard dans celui-là. Notre arrondissement, avec ses trottoirs étroits, ses vélos qui l'encombrent, et des places de stationnement handicapé très rare est impraticable pour une personne handicapés. Il n'existe même pas de cheminement ! J'ai donc proposé de mettre une bande sur les pavés de la rue Rambuteau, pour permettre aux personnes à mobilité réduite de pouvoir circuler plus facilement.
Beaucoup de personnes sont sorties rassurées de cette réunion, mais quelques autres sont devenues plus inquiètes finalement. Certains pensaient que c'était une blague, une vague idée en l'air. Quand ils ont vu M. Aidenbaum bottait en touche à chaque fois qu'on lui posait clairement la question "allez-vous abandonner cette idée ?", ils se disent finalement que peut-être c'est un projet étudié sérieusement. Ils ont également été choqué par ces photos qui montrent clairement une étude approfondie de la chose.
Je pense que le principal maintenant est de rester vigilant face à ce qu'il va se passer. Le message est clairement passé. Je vais ré-organiser une réunion de travail que je ne détournerai pas (promis !) et on va voir ce qu'il se dira à la réunion publique le 9 juillet à la Mairie du 3e.
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